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Le Nouvel Ordre Mondial
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28 mai 2010

Nicolas Sarkozy en Chine : "refonte de la gouvernance mondiale"

mercredi 28 avril 2010 par Jsf

(Source : figaro)

A Pékin, le chef de l’État s’est entretenu avec son homologue chinois de ses projets de refonte du système multilatéral.

Le même décor et les mêmes gestes qu’il y a trois ans, lors de la première visite d’État de Nicolas Sarkozy en Chine. Ce mercredi encore, des soldats chinois des trois armes ont paradé dans l’immense hall du Palais du peuple, tandis que retentissaient les hymnes nationaux exécutés par une fanfare militaire. Cette fois, il s’agissait de tourner résolument le dos aux fâcheries du passé pour s’atteler aux lourds dossiers communs, tels les monnaies ou le programme nucléaire iranien. Hu Jintao en a pris acte en estimant que la visite de son homologue français ouvrait une « nouvelle page » dans les relations entre les deux pays. Lors du dîner d’État qui s’est tenu ensuite, le président chinois, pourtant guère enclin aux épanchements, a même souligné qu’il considérait Nicolas Sarkozy comme un « ami » personnel. Un invité raconte aussi que le dirigeant chinois semblait « heureux de reprendre le fil de leur conversation ».

Comme pour rattraper le temps perdu, Nicolas Sarkozy a développé ses chantiers prioritaires pour la présidence française du G8 et du G20, l’an prochain : stabilisation du prix des matières premières, réforme du système monétaire international, refonte de la gouvernance mondiale. « Nous avons besoin d’une Chine qui tienne toute sa place dans la gouvernance du XXIe siècle », a réaffirmé le chef de l’État.

Pékin doit « monter à bord »

Au cours des prochains mois, les deux chefs d’État se retrouveront aux sommets de Toronto, en juin, et de Séoul, en novembre. Dans cette perspective, « nous allons réfléchir et travailler ensemble », a dit Nicolas Sarkozy. « La conviction française est qu’il est parfaitement improductif de s’accuser les uns les autres. Il est beaucoup plus intelligent de préparer l’évolution nécessaire de l’ordre monétaire du XXIe siècle », a-t-il déclaré, en référence au souhait occidental de voir la Chine réévaluer le yuan. L’idée est bien d’ouvrir un chantier, en sachant qu’une réforme prendra du temps et que, de toute façon, le problème ne saurait être réglé « en binôme entre la France et la Chine », pondère une source diplomatique.

L’ombre de Copenhague plane sur un autre sujet évoqué ce mercredi, la réforme de la gouvernance mondiale. Nicolas Sarkozy répète à l’envi qu’il ne saurait être question de revivre un tel fiasco. Même si la Chine y a largement contribué, il n’était pas question, ce mercredi, de la pointer du doigt mais plutôt de l’inciter à « monter à bord » du train des réformes. Ce chantier-là est déjà ouvert avec la réforme du FMI et de la Banque mondiale. Selon Nicolas Sarkozy, l’adaptation doit se poursuivre, à l’ONU et au-delà, avec une place plus large donnée aux pays émergents.

Face aux appels du président français, les Chinois auraient fait preuve d’« ouverture », relève un témoin. Hu Jintao a évoqué « des mesures actives pour renforcer la coordination macro­économique, combattre toute forme de protectionnisme et gérer adéquatement les frictions économiques et commerciales ». Mais il s’est bien gardé de rentrer dans les détails. Réceptivité ne signifie pas forcément adhésion.

Preuve en a aussi été fournie sur l’Iran. Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy a plaidé avec force pour un renforcement des sanctions en faisant valoir « combien la course atomique par Téhéran peut nuire à la stabilité du monde ». Hu Jintao l’a écouté « très attentivement », rapporte une source diplomatique.

Le test iranien

Le dirigeant chinois lui a dit que Pékin ne souhaitait pas voir l’Iran se doter d’une arme atomique. Il a dit aussi comprendre la frustration du président français de voir le dialogue au point mort avec Téhéran. La Chine est donc bien consciente des risques du statu quo actuel. Mais elle s’inquiète des conséquences que des sanctions renforcées contre l’Iran feraient peser sur la fragile reprise mondiale. « La Chine souhaite donner toute sa chance au dialogue. La France comprend », a concédé le président de la République. Toutefois, a-t-il enchaîné « chacun est convaincu que le moment approche ». Le Brésilien Lula da Silva sera le 16 mai à Téhéran avec l’ambition d’arracher un accord aux Iraniens. L’échec de cette mission sonnerait le glas des espoirs de dialogue. On saura mieux alors si Nicolas Sarkozy n’aura pas seulement été entendu, mais aussi écouté.


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