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Le Nouvel Ordre Mondial
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14 mai 2010

Les Illuminés de Bavière

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(Redirigé depuis Illuminati de Bavière)

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Illuminati.

Les Illuminés de Bavière (ou parfois Illuminati de Bavière) (en allemand der Illuminatenorden) furent une société secrète allemande du XVIIIe siècle qui se réclamait de la philosophie des Lumières.

Fondée le 1er mai 1776 par le philosophe et théologien Adam Weishaupt à Ingolstadt, elle eut à faire face à des dissensions internes avant d'être interdite par un édit du gouvernement bavarois en 1785.

De nombreux mythes et théories du complot ont prétendu que l'ordre survécut à son interdiction et qu'il serait responsable, entre autres, de la Révolution française, de complots contre l'Église catholique ainsi que de la constitution du Nouvel ordre mondial.

Symbole de l'ordre : la chouette de Minerve.

Histoire [modifier]

Adam Weishaupt, fondateur des Illuminés de Bavière

Création [modifier]

Cette société, mouvement éphémère de libres penseurs rationalistes et progressistes, la plus radicale mouvance du siècle des Lumières[1] a été fondée le 1er mai 1776 par l’ancien jésuite, Adam Weishaupt, professeur de droit canonique à l'université d'Ingolstadt dans le royaume de Bavière, où l’Électeur progressiste et éclairé Maximilien III Joseph fut remplacé en 1777 par son héritier conservateur Charles Théodore, et qui était dominé par l’Église catholique et l’aristocratie. Son idée était de créer une école où serait enseigné tout ce qui était interdit des programmes d'enseignement par l'église et l'état, donc une école secrète[2]. Le groupe s’est d’abord appelé l’Ordre Illuminati, puis l’Ordre des Illuminati, et enfin les Illuminati de Bavière[3].

Buts [modifier]

Perfectionnement et progrès de l'humanité dans la liberté, l'égalité et la fraternité. Cf. A. Weishaupt, Rede an die neu aufzunehmenden Illuminatos dirigentes (1782) : "Wer also allgemeine Freiheit einführen will, der verbreite allgemeine Aufklärung : aber Aufklärung heißt nicht Wort- sondern Sachkenntniß, ist nicht Kenntniß von abstracten, speculativen, theoretischen Kenntnissen, die den Geist aufblasen, aber das Herz um nichts bessern." ("Celui qui veut instaurer la liberté universelle doit diffuser les Lumières universelles. Les Lumières ne désignent pas une connaissance verbale mais un savoir-faire, ce n'est pas une science de notions abstraites, spéculatives, théorétiques qui gonflent l'âme d'orgueil, mais l'amélioration du coeur qui n'attend rien en retour.")

Organisation [modifier]

Cette organisation pyramidale ne se réclame pas à ses débuts de la franc-maçonnerie, que son fondateur observe avec un certain dédain. Weishaupt y porte le titre de « Général » et est assisté par un « Conseil Suprême » formé de ses premiers compagnons, qu'il appelle « aréopagites »[4]. Seule la direction de l'organisation connaît ses secrets et ses objectifs matérialistes et anticléricaux. Les nouveaux recrutés, les « Novices » doivent observer une période probatoire d'environ deux ans avant d'accéder au grade de « Minerval » après une initiation qui reprend des thèmes et des dénominations de l'antiquité. Le recrutement reste limité à la Bavière et ne dépasse pas quelques dizaines de membres jusqu'en 1780, date à laquelle Weishaupt décide de renforcer son organisation en reprenant certaines formes maçonniques et en infiltrant quelques loges allemandes, notamment la loge « A la Prudence » dans laquelle il entra en février 1777 bien qu'elle défendait des conceptions mystiques très différentes des siennes, et la loge « Théodore au Bon Conseil » de Munich à laquelle s'affilièrent deux autres membres dirigeants de son ordre [4].

Réorganisation: apport de Knigge [modifier]

Adolf von Knigge

La même année 1780, le baron Adolf von Knigge rejoint le mouvement. Franc-maçon depuis 1773, il réorganise l'ordre des illumaten en trois classes :

Knigge donne à l'ordre une direction philosophique moins anticléricale et plus rousseauiste, fondée sur un idéal d'ascétisme et de retour de l'homme à l'état de nature.

Le 25 octobre 1782 est constituée une Grande Loge provinciale. La société atteint alors son apogée, se répandant dans les pays rhénans, en Autriche et en Suisse. Cependant, le conflit entre Knigge et Weishaupt s'envenime, et le premier, que le second accuse de « fanatisme religieux » se retire en avril 1784 en publiant un mémoire condamnant les conceptions anticléricales de Weishaupt et de la majorité des dirigeants de l'ordre[4].

Répression [modifier]

Charles Théodore de Bavière, prince-électeur et duc de Bavière. Il approuva l'édit ordonnant la dissolution des Illuminés de Bavière.

Johann Joachim Christoph Bode

Le 22 juin 1784, l'électeur de Bavière, Charles Théodore de Bavière, bannit toutes les sociétés secrètes, ce qui inclut les Illuminati et la franc-maçonnerie. En février 1785, Weishaupt est destitué de sa chaire universitaire et banni de Bavière. Il se réfugie alors à Gotha, sous la protection du duc de Saxe[4], l'électeur Frédéric-Auguste III, qui deviendra Frédéric-Auguste Ier de Saxe.

C'est alors le journaliste Johann Bode qui devient de fait le chef de l'Ordre. En 1787, il se rend en France, à Strasbourg, puis à Paris, où il rencontre les membres de la loge des Philalèthes. Selon son « Journal de voyage », certains d'entre eux constitueront alors un noyau secret de « Philadelphes », ressemblant aux Illuminaten allemands.[5]

Traqués, assimilés à des criminels, les illuminés de Bavière disparaissent totalement du Sud de l'Allemagne dès 1786, seuls quelques foyers résistant en Saxe jusqu'en 1789.[4]

Citations du fondateur Adam Weishaupt [modifier]

  • « Je songe à établir un système de loges confédérées...Nous avons le plus grand intérêt à établir dans la franc-maçonnerie un système éclectique...Nous aurons tout ce que nous voudrons... » (lettre du 11 janvier 1783[4])
  • « La grande force de notre Ordre réside dans sa dissimulation ; qu’il n’apparaisse jamais sous son nom propre, mais toujours sous le couvert d’un autre nom, d’une autre activité… » [réf. souhaitée]

Les partisans [modifier]

Les opposants [modifier]

Pour ceux qui, de nos jours encore, restent persuadés que l'ordre des Illuminés de Bavière a survécu et qui déclarent être leurs adversaires, le mouvement « Illuminati » est synonyme de «nouvel ordre mondial». Ils s’appuient largement sur les thèses conspirationnistes d'auteurs de l'époque :

  • Dès 1786, Ernst August von Göchhausen, dans son livre Révélations sur le système politique cosmopolite, dénonça un complot maçonnique sous infiltration des illuminés de Bavière manipulés par les jésuites et prédisit d'« inévitables révolutions mondiales »[6] 3 ans avant le déclenchement de la révolution française.
  • En 1789, Jean-Pierre-Louis de Luchet, Marquis de la Roche du Maine, dit aussi "Marquis de Luchet", publie son Essai sur la Secte des Illuminés[7] où il dénonce les dirigeants des Illuminés de Bavière comme contrôlant l'espace maçonnique européen en général et français en particulier[4].
  • en 1798, l’abbé Augustin Barruel publia les Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme qui soulignaient la théorie d’une grande conspiration regroupant les templiers, les rosicruciens, les jacobins et les illuminati.
  • en 1798, simultanément et de manière indépendante, un Maçon écossais, professeur d’histoire naturelle, John Robison sortait Les Preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et des gouvernements d’Europe. Quand il vit le travail similaire réalisé par Barruel, il ajouta une multitude de notes pour compléter son essai. Robison prétendait montrer la preuve d’une conspiration des Illuminati œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.
  • Le comte François-Henri de Virieu (1754-1793), franc-maçon d'une loge martiniste de Lyon, s'étant rendu au convent de Wilhelmsbad (1782), dénonça un complot en cours en état d'avancement tel que "ni la monarchie ni l'Eglise ne pourraient en réchapper"[8].

Théories conspirationnistes [modifier]

Article détaillé : Théories du complot Illuminati.

Malgré la faible durée de vie de l’organisation (une décennie)[9], les Illuminati de Bavière ont toujours eu une image ténébreuse dans l’histoire populaire, à cause des écrits de leurs opposants. Les allégations lugubres de théories conspirationnistes qui ont façonné la vision de la franc-maçonnerie ont pratiquement occulté les Illuminati. En 1798, l’abbé Augustin Barruel publia les Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme qui soulignaient la théorie d’une grande conspiration regroupant les Templiers, les Rosicruciens, les Jacobins et les Illuminati. Simultanément et de manière indépendante, un Maçon écossais et professeur d’histoire naturelle, John Robison sortait en 1798 Les preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et des gouvernements d’Europe. Quand il vit le travail similaire réalisé par Barruel, il ajouta une multitude de notes pour compléter son essai. Robison prétendait montrer la preuve d’une conspiration des Illuminati œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.

Paul Copin-Albancelli a évoqué une survivance probable de l'ordre en constatant que Weishaupt s'était réfugié chez l'électeur de Saxe, et que si l'ordre n'avait pas survécu, il avait tout au moins pu avoir un successeur ou un héritier[10].

Plus récemment, Antony Cyril Sutton suggèra que la société secrète Skull and Bones (littéralement : crâne et os) avait été fondée par la branche américaine des Illuminati. Robert Gillete a défendu l’hypothèse que ces Illuminati auraient finalement l’intention d’établir un gouvernement mondial par des procédés criminels tels que l’assassinat, la corruption, le chantage, le contrôle des banques et des pouvoirs financiers, l’infiltration de gouvernements, mais également en soutenant des guerres et des révolutions pour placer leurs propres membres dans les hautes sphères de la hiérarchie politique.

Sutton et Jefferson semblaient d’accord pour dire que les ennemis des Illuminati étaient les monarques d’Europe et l’Église. Augustin Barruel pensait même que la Révolution française de 1789 a été fomentée et contrôlée par les Illuminati par l’intermédiaire des Jacobins. Et plus tard les théoriciens conspirationnistes ont aussi trouvé la responsabilité des Illuminati dans la Révolution russe de 1917 bien que l’ordre ait été officiellement dissout en 1784.

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